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Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 2.djvu/28

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ÉLOGE DE ROBERVAL.


quelle que fût l’équation entre les lignes fluentes.

Roberval était ami de Fermat. Lorsque Descartes eut écrit au père Mersenne que la méthode de maximis, employée par Fermat pour trouver les tangentes, était insuffisante et même fautive, Roberval en prit la défense ; et, dans un écrit donné sous le nom des amis de Fermat, il osa dire que lorsque Descartes entendrait mieux cette méthode, il rendrait plus de justice à l’auteur. Cette réponse devait irriter Descartes, qui avait en effet montré plus d’envie de critiquer Fermat que de l’entendre. Quelque temps après, Roberval annonça qu’il avait carré les cycloïdes, et donna ses résultats. Descartes, qui les vit dans une lettre de Mersenne, en trouva la démonstration d’une manière fort simple, par la méthode des anciens ; et il écrivit à Mersenne qu’il était étonné que Roberval fît tant de cas d’une solution facile pour les plus médiocres géomètres. Roberval prétendit que si Descartes n’eût pas connu son résultat, il eût trouvé la solution moins facile ; et quand on la lit dans les lettres de Descartes, on ne peut s’empêcher de croire que Roberval avait raison.

Vers le même temps, Mersenne envoya à Descartes le problème de la tangente des roulettes, que les géomètres de Paris n’avaient pu résoudre. Descartes donna de ces problèmes une solution d’une simplicité et d’une élégance admirables, et toujours en employant la méthode des anciens, précisément parce qu’elle était plus familière à ses adversaires qu’à lui. il ajoutait encore qu’il n’attachait aucune valeur à cette solution, et qu’il ne l’avait cherchée que pour