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Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 2.djvu/291

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ÉLOGE DE M. DE BOURDELIN.


ancien doyen de la faculté de médecine de Paris, professeur royal de chimie au Jardin du roi, pensionnaire de l’Académie des sciences de Paris, membre de celles de Berlin et des Curieux de la nature, premier médecin de Madame et de Mesdames de France, naquit à Paris, le 18 octobre 1696.

L’aïeul de M. de Bourdelin avait été un de nos premiers académiciens ; il fut nommé pensionnaire au renouvellement de l’Académie, et mourut peu de temps après. Il est le premier à qui M. de Fontenelle ait lendu le même devoir que je rends aujourd’hui à son petit-fils.

Le père de M. de Bourdelin fut aussi membre de cette Académie ; son oncle l’était de celle des belles-lettres. Cette noblesse académique, s’il est permis de s’exprimer ainsi, a sur les autres espèces de noblesse un avantage bien précieux : l’illustration qu’elle donne finit aussitôt que l’on cesse de la mériter ; elle est à la fois et plus flatteuse pour ceux qui la possèdent, et plus utile pour la société, à qui jamais elle ne peut devenir onéreuse.

M. de Bourdelin perdit son père à l’âge de quatorze ans : sa mère épousa bientôt après un militaire ; et ce fut à seize ans, qu’héritier d’une fortune assez considérable, entouré de séductions de toute espèce propres à l’éloigner de la profession de ses pères, il eut le courage d’abandonner la maison paternelle, qui ne lui offrit plus ni exemples ni leçons, pour aller dans une pension se livrer tout entier à l’étude des sciences qui avaient fait la gloire de sa famille, la médecine et la chimie.