Aller au contenu

Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 2.djvu/292

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
272
ÉLOGE DE M. DE BOURDELIN.

Il fut reçu docteur en médecine en 1720. L’année d’auparavant il s’était marié ; ses parents l’avaient pressé de prendre cet engagement. Ils lui avaient proposé des partis avantageux qu’il refusa tous. Le choix de la personne qu’on épouse peut malheureusement être indifférent à ceux qui, dissipant leur vie entière dans les intrigues ou dans les plaisirs, n’ont pas le temps, au milieu de l’agitation, ou plutôt du mouvement dans lequel ils vivent, de souffrir des défauts de leurs femmes ou même de les connaître ; mais un médecin, livré à des occupations pénibles sans cesse renaissantes, partageant sa journée entre des travaux fatigants et des visites qui n’offrent que des scènes affligeantes, a besoin de trouver dans sa maison de quoi reposer son âme et la consoler. M. de Bourdelin choisit Mme Dubois, fille d’un apothicaire, dont le laboratoire lui offrait des ressources utiles dans ses travaux chimiques ; elle ne lui apporta pour dot que de la beauté, de l’esprit, des vertus, et quelques dettes de famille à payer.

Il fut reçu à l’Académie en i-jas ; et les mémoires qu’il a insérés dans nos recueils sont les seuls ouvrages qui restent de lui.

Les deux premiers de ces mémoires ont pour objet les sels alcalis qu’on retire des cendres. M. de Bourdelin y annonce que ces sels existent tout formés dans les plantes, et qu’ils sont combinés avec des acides ou avec d’autres substances qui s’en dégagent pendant la combustion de ces plantes. Cette idée est devenue depuis l’opinion générale des chi-