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Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 2.djvu/30

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ÉLOGE DE ROBERVAL.


née par chacun de ses points, avec des parallèles menées aux tangentes des mêmes points, et passant par un point fixe pris sur l’axe ; ces courbes fournissent un moyen très-ingénieux de carrer les paraboles, et de trouver des espaces finis, égaux en grandeur à des espaces infinis. Ce moyen est si simple, qu’il suffit de jeter les yeux sur la construction de ces courbes pour en voir sur-le-champ l’usage et l’application.

Roberval résolut encore différents problèmes sur la cycloïde ; et quoique ses méthodes soient inférieures à celles de Pascal et de Wallis, elles ne laissent pas d’annoncer un véritable talent, qu’on est fâché de voir se perdre presque tout entier dans des disputes vaines, et dans des recherches que les découvertes de Descartes rendaient superflues.

Il y avait alors au Collège royal une chaire fondée par Ramus, et qui tous les trois ans revenait au concours. Le professeur proposait des problèmes, et si quelqu’un les résolvait mieux que lui, le professeur était obligé de lui céder sa place. Cette institution, qui ne subsiste plus, était excellente dans un temps où la rareté des livres rendait ces chaires également honorables et utiles. Les prix des académies, institués depuis, sont plus avantageux aux progrès des sciences, et excitent la même émulation, sans qu’on ait à craindre le reproche, toujours odieux, d’avoir dépouillé quelqu’un de sa place. Roberval conserva cette chaire jusqu’à la mort ; et c’était, disait-il, pour en être plus sûr qu’il gardait ses découvertes dans son portefeuille. Mais il en avait encore une