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ÉLOGE DE FRENICLE.


vant avoir de réputation par lui-même, voulait mêler son nom à tous les noms célèbres, ni de l’abbé Gallois, qu’unissait avec lui une haine commune pour les découvertes nouvelles, Pascal le père fut constamment son ami, et cela seul prouve que Roberval eut des vertus.

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ÉLOGE DE FRENICLE [1].


NICOLAS FRENICLE DE BESSY, conseiller à la cour des monnaies, fut un des premiers académiciens.

On trouve un grand nombre de magistrats dans la liste des savants de cet âge. La gravité de leur état ne leur permettait ni les divertissements bruyants de la noblesse militaire, ni la société des femmes. Ils n’étaient point forcés à ces longues distractions qu’entraînent les petits devoirs imposés aux gens qui vivent dans le monde ; ainsi ceux des magistrats qui avaient trop d’activité pour que les douceurs de la vie domestique pussent leur suffire n’avaient alors d’autre délassement que l’étude, et ils osaient publier le fruit de leurs travaux, sans craindre de paraître avoir des moments de loisir. L’importance, ce moyen de remplacer le crédit ou le mérite, n’a pu devenir une charlatanerie commune que depuis le temps où tous les oisifs d’une capitale sont venus à ne former qu’une grande société, si étendue et si fri-

  1. Voyez la Vie de Descartes par Baillet.