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ÉLOGE DE L’ABBÉ PICARD.


rirait d’un géomètre qui s’occuperait laborieusement à arranger des nombres dans les cases d’un carré.

Frenicle paraît avoir entrevu la gravitation universelle ; il attribuait la pesanteur à une espèce d’instinct, en vertu duquel chaque particule, détachée d’une grande masse par une force étrangère, cherchait à se rejoindre au corps dont elle avait fait partie. L’ancienne Académie s’est fort occupée, dans ses premières années, de la cause de la pesanteur, ce qui semble prouver que beaucoup de savants soutenaient le système de Descartes, et que très-peu y croyaient. Presque tous nos physiciens se livraient alors à des conjectures et à des hypothèses, lorsqu’il eût fallu observer et calculer. Aussi, tandis qu’ils se repaissaient encore de systèmes vagues et d’une vaine métaphysique, Newton avait découvert les lois du système du monde.

Frenicle était naturaliste ; on a de lui des observations sur les insectes, qui sont restées manuscrites [1].

Il mourut en 1675.

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ÉLOGE DE L’ABBÉ PICARD [2].

L’abbé Picard naquit dans un temps où Kepler et

  1. Il y a, dit-on, quelques pièces licencieuses de Frenicle dans le Parnasse satirique, attribuées à Théophile ; voyez les Lettres à une princesse d’Allemagne, art. Théorie.
  2. Voyez sur Picard l’Histoire céleste. Il a soupçonné le raccourcissement du pendule, et les variations de l’étoile polaire