ner au ministre, par les intéressés, son indifférence pour les intérêts dont ils sont si vivement émus, et qui le sauve lui-même du reproche d’avoir traité des minuties comme de grandes affaires. M. de Maurepas sut à la fois s’occuper de toutes ces questions sans ennui, éteindre les querelles sans les décider, et en rire sans se faire d’ennemis. Pendant son ministère, on vit construire à Paris un magnifique
égout, une machine à élever l’eau ; on bâtit des fontaines, on élargit des quais : les monuments destinés
à l’utilité publique furent constamment préférés à
ceux qui n’ont pour objet que de satisfaire des
goûts frivoles, ou de flatter la vanité.
Le premier honneur de ces établissements appartient sans doute au magistrat qui en a formé le plan et dirigé l’exécution ; magistrat dont la mémoire est encore si chère et si respectée : mais nous blâmerions avec raison le ministre qui aurait autorisé, par son silence, des administrateurs capables de sacrifier le patrimoine commun des citoyens à des vues ambitieuses et futiles ; rendons par conséquent justice à l’esprit de sagesse et d’équité qui a fait concourir M. le comte de Maurepas à une disposition si utile des fonds publics.
Il avait existé longtemps à Paris des maisons de jeu, c’est-à-dire, des maisons dont les propriétaires avaient le droit d’établir publiquement les mêmes jeux que les lois avaient proscrits ; de lever un impôt sur le vice, et de lui vendre l’impunité. Dans presque tous les temps, les lois contre les jeux ont été insuffisantes, comme toutes celles qui ont pour