il a donné dans les Mémoires de l’Académie de chirurgie,
des observations sur les faits extraordinaires
que la pratique lui offrait, des mémoires sur le traitement des plaies des armes à feu et sur plusieurs
questions chirurgicales, mais il s’est occupé encore
de recherches purement anatomiques ; il a fait des
expériences pour éclaircir quelques points de la doctrine
de Haller sur la différence des parties sensibles
ou irritables ; il a composé un ouvrage pour défendre
l’opinion de ce célèbre anatomiste sur la formation
des os, contre celle de M, Duhamel ; enfin il
a traduit, pour ses élèves, les éléments de physiologie
de Haller, et donné ensuite un nouveau
traité sur la même science ; ouvrage estimable par
la précision, la méthode et la clarté.
M. Bordenave désirait depuis longtemps d’être de l’Académie des sciences, lorsqu’il y entra, en 1774 comme associé-vétéran. Ce titre annonce qu’il n’avait pu l’obtenir sans faire violence à nos règlements, et que l’Académie n’avait pas été libre en le choisissant ; il est vrai que cette irrégularité, loin d’être son ouvrage, était contraire à son vœu ; c’était malgré lui qu’on lui avait rendu ce triste service : l’Académie ne l’ignorait pas, et la douceur, la modestie, de M. Bordenave lui firent regagner bientôt l’amitié de ses confrères. Les fautes où la passion fait tomber obtiennent facilement l’indulgence de ceux qui en sont l’objet, du moins quand ils sont bien sûrs qu’elles n’ont que ce motif ; et la conduite de M. Bordenave prouvait que c’était par zèle, par respect même pour l’Académie, qu’il s’était exposé à