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Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 3.djvu/147

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ÉLOGE DE M. MACQUER.


lant que cette substance colorante fait prendre à la laine ; ces procédés sont le fruit d’observations chimiques très-fines, et, ce qui est rare dans les opérations des arts, on y est guidé par une méthode sûre.

M. Macquer n’a rien publié sur l’art de la porcelaine, et on doit le regretter. Cette poterie, utile à la Chine et au Japon, pays dans lesquels elle est d’un usage commun, n’est encore, parmi nous, qu’un objet de luxe, et par conséquent une bagatelle inutile. L’art de la porcelaine était le secret de quelques manufactures au commencement de ce siècle ; mais elles se sont répandues depuis chez presque toutes les nations ; elles se sont multipliées, et pour nous procurer la jouissance d’un objet qui, sans être d’une nécessité réelle, pourrait devenir d’une véritable utilité, il ne faudrait aujourd’hui que rendre la liberté à ce genre d’industrie, et lever le voile, bien transparent à la vérité, sous lequel quelques parties de cet art sont encore cachées. Heureusement l’on commence à convenir presque généralement que les secrets dans les arts, ne peuvent que produire le double effet d’en restreindre l’usage et d’en arrêter les progrès.

L’esprit que l’on remarque dans les ouvrages de M. Macquer est le même qui dirigea sa conduite. Tout en lui était d’accord : cette justesse d’esprit, cette modération dans ses jugements, cette réserve dans ses assertions étaient la source de la modestie, de la tranquillité, de la douceur qu’il montra constamment dans toutes les circonstances de sa vie. Il était sensible aux critiques ; mais il ne connaissait