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Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 3.djvu/166

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ÉLOGE DE M. BERGMAN.


tance, et la décomposer. M. Bergman s’est borné à la table des affinités simples ou regardées comme telles : car peut-être n’en existe-t-il pas réellement dans la nature. La table des affinités doubles eût exigé un travail immense, que la durée trop courte de sa vie ne lui a point permis de terminer.

Au mot d'affinité il substituait celui d'attraction élective ; il employait le mot attraction, parce que cette force, comme l’attraction newtonienne, peut s’observer dans tous les corps de la nature, et tend à rapprocher, à unir les molécules entre elles ; et il y ajoutait l’épithète élective, parce qu’elle n’est pas la même dans les molécules égales en masse, mais qu’elle varie suivant la nature des substances qui tendent à se combiner.

Dans cet ouvrage, rempli de tant de vérités, ou neuves, ou éclaircies et mieux prouvées ; dans celui où, par la comparaison des masses de métaux qui se précipitent mutuellement, M. Bergman cherche le rapport des quantités de phlogistique qu’ils contiennent, on voit qu’il admettait une théorie différente de celle qui paraît presque généralement adoptée par les chimistes français. Dans M. Bergman, le soufre n’est pas une substance qui, s’unissant avec un des principes de l’air vital, forme de l’acide vitriolique ; c’est une combinaison de l’acide vitriolique et du phlogistique. Elle se change en acide lorsqu’elle perd ce phlogistique et qu’elle s’unit à la matière de la chaleur, qui est elle-même une combinaison du phlogistique et de l’air vital. Une terre métallique est, suivant M. Lavoisier, le métal uni à l’air vital ; sui-