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Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 3.djvu/167

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ÉLOGE DE M. BERGMAN.


vant M. Bergman et M. Schéelle, c’est une terre unie à la matière de la chaleur, et le métal était la même terre unie avec le phlogistique. On voit combien les deux explications, qui peuvent paraître opposées au premier coup d’œil, se rapprochent lorsqu’on vient à les considérer de plus près. Aussi rendent-elles raison des phénomènes avec un succès presque égal ; et jusqu’ici il paraît qu’aucune expérience vraiment décisive n’a ni confirmé ni détruit aucun des deux systèmes. Mais quand M. Bergman se serait trompé, la sincérité avec laquelle il n’a donné son opinion que comme la plus vraisemblable à ses yeux, la modestie avec laquelle il emploie le système d’explications proposé par M. Schéelle, lorsqu’il lui eût été si facile d’en imaginer un autre, devraient lui faire pardonner cette erreur. D’ailleurs on ne pourrait lui faire, sans injustice, le reproche de n’avoir pas assez étudié la nouvelle théorie des gaz, reproche qu’ont mérité peut-être quelques partisans du phlogistique, puisque, indépendamment de ses travaux sur le gaz aérien, sur le gaz hépatique des eaux sulfureuses, on lui doit la première explication solide de la détonation de l’or fulminant, détonation due à la production d’un air alcalin.

Une théorie de la terre fait partie des ouvrages de M. Bergman. Mais dans un discours sur la manière de chercher la vérité, ouvrage digne d’un homme qui avait commencé par donner de grands exemples, il nous apprend lui-même ce que nous devons penser de ces hypothèses philosophiques. Il croyait, comme M. Franklin, qu’il ne peut y