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Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 3.djvu/174

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ÉLOGE DE M. BERGMAN.


tré dans cette profession, et avait contribué à lui faire obtenir la juste considération dont elle jouit de nos jours. Il était naturel qu’il désirât d’avoir dans son fils un successeur, qui soutînt le nom que sa famille avait acquis dans la chirurgie. Mais quoique le jeune Morand eût pris pour l’anatomie le goût qu’il serait difficile qu’un si bon maître et un exemple si glorieux n’eussent pas réussi à lui donner, il préféra l’état de médecin.

Le goût naturel de M. Morand le portait à cultiver les sciences, mais beaucoup moins à en approfondir une en particulier, qu’à les effleurer toutes, et à rassembler sur chacune les faits singuliers ou importants, les observations neuves ou utiles qui s’offraient à sa curiosité, et qu’il cherchait avec une activité infatigable. En parcourant ses observations répandues dans une foule de recueils différents, on est également surpris de leur nombre et de leur variété. Des analyses d’eaux minérales, des observations sur la composition ou les effets de remèdes nouveaux, et sur l’utilité de divers instruments de chirurgie ; l’exposition de plusieurs maladies extraordinaires observées, soit dans l’homme, soit dans les animaux, et propres à éclairer sur les secrets de l’économie animale ; des remarques sur quelques phénomènes de botanique ou de météorologie ; l’histoire d’un insecte, la description d’une mine ou d’une montagne, des observations sur l’altération que différentes substances ont éprouvée ou dans la terre, ou dans la mer ; des dissertations sur des antiquités, et enfin jusqu’à des recherches sur le lieu de la sépul-