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Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 3.djvu/176

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ÉLOGE DE M. BERGMAN.


fonctions d’une manière complète. La position du thymus, sa construction intérieure, la nature des vaisseaux qui le parcourent, tout semble concourir à rendre vraisemblable cette opinion de M. Morand ; et c’est beaucoup en ce genre, où l’ignorance, peut-être à jamais invincible, du premier principe de la vie, ne permet guère de s’élever au-dessus de la vraisemblance.

M. Morand s’occupa bientôt après d’un travail d’un autre genre. Il se chargea de donner à l’Académie la description de l’art d’exploiter les mines de charbon de terre ; minéral dont la nature semble avoir tenu en réserve des masses immenses pour le temps où l’industrie des hommes aurait perfectionné tous les arts, sans lesquels ce minéral serait resté ou inutile ou même inconnu. Cette précaution est d’autant plus bienfaisante, que les progrès des arts accompagnent nécessairement ceux de l’agriculture, qui ne peut elle-même se perfectionner sans faire disparaître de la surface de la terre les forêts immenses qui la couvraient. En effet, la disette de bois, dont on se plaint déjà depuis longtemps, n’est que la suite infaillible des progrès de l’agriculture et du commerce. Les forêts doivent diminuer jusqu’à ce que le bois ait acquis le prix naturel qu’il doit avoir relativement aux autres productions, et que ce prix soit assez fort pour en rendre la culture avantageuse. Ainsi, les moyens de multiplier les usages du charbon de terre et de les répandre, sont devenus un objet important, non pour ménager le bois, mais pour le rendre moins nécessaire, laisser plus de ter-