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Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 3.djvu/177

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ÉLOGE DE M. MORAND.


rains à d’autres productions, et le réserver pour des usages dans lesquels il peut être plus difficilement remplacé.

Les travaux de M. Morand, sur le charbon de terre, renferment à la fois tout ce que les sciences peuvent apprendre sur son origine ou sur sa nature, et les plus petits détails des travaux nécessaires pour le tirer de la mine, ou des usages économiques auxquels il peut être utilement employé. M. Morand prenait au charbon de terre, aux ouvrages qui en ont traité, aux manufactures qui le consomment, à tout ce qui a quelque rapport, même éloigné, avec cette substance, cet intérêt vif, cette espèce d’enthousiasme que l’objet d’une longue occupation ne manque guère d’inspirer, dont ceux qui ne le partagent pas ne peuvent s’empêcher de s’étonner, que dans le premier mouvement on serait tenté de trouver ridicule, mais qu’on respecte, par réflexion, comme la source de presque tout ce qui se fait d’utile.

M. Morand entreprit un grand travail relativement aux états de population, objet important en politique comme en médecine. Il rassemblait avec soin, tous les ans, ce qu’il lui était possible de recueillir, et il se proposait de donner chaque dixième année, le résultat de ses observations dans les Mémoires de l’Académie des sciences ; mais il n’a pu exécuter ce projet que pour deux époques, celle de 1770 et celle de 1780. Les recherches de ce genre n’ont encore, parmi nous, ni obtenu toute l’estime, ni excité tout l’intérêt qu’elles méritent, soit parce que