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Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 3.djvu/201

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ÉLOGE DE M. DE COURTIVRON.


sité de son courage et son zèle pour le salut des troupes l’avaient engagé, et de conserver à son pays l’homme dont le génie devait bientôt faire changer la face de la guerre. Il le suivit dans sa marche des bords du Danube à Prague. Il fallait chasser les ennemis du château d’Ellenbogen, où ils avaient rassemblé tout ce qu’ils pouvaient opposer de troupes à la petite armée française. Chargé d’examiner cette forteresse, M. de Courtivron manda au comte de Saxe que la garnison de ce château était au moins aussi nombreuse que sou armée : Mon cher Courtivron, j'arrive, fut toute la réponse du général ; et le fort se rendit le lendemain.

La blessure que M. le marquis de Courtivron avait reçue l’obligea de renoncer, l’année suivante, à l’état militaire, après avoir obtenu, pour récompense de ses services, la croix de Saint-Louis et le brevet de colonel. Il prit alors le parti de se livrer tout entier aux sciences ; et l’Académie, qui avait reçu avec un intérêt mêlé de surprise les essais qu’il lui avait adressés des camps de la Bohême, l’adopta, en 1744, comme adjoint mécanicien.

Différents mémoires qui renferment presque tous des applications du calcul à des questions de mécanique, d’astronomie, d’optique ; et un traité sur cette dernière science qu’on peut regarder comme un commentaire mathématique de l’optique de Newton, ont été les fruits du loisir de M. de Courtivron. On voit briller dans tous ces ouvrages une modestie vraie, un désir d’être utile qui l’emporte sur celui de la célébrité ; un amour de la