côté d’eux, parce qu’il y serait vu avec trop de désavantage. Le savant au contraire, qui, ainsi que
M. le marquis de Courtivron, vit beaucoup à la
campagne, entouré d’hommes dont il ne peut se dissimuler
l’infériorité, même dans les genres de connaissances
qu’il n’a qu’effleurés, éprouvant à tout moment
le besoin de ces connaissances pour lui-même,
leur utilité pour les autres, et voyant des observations
intéressantes prêtes à se perdre faute d’yeux
qui sachent les saisir, doit nécessairement laisser
échapper le secret que sa modestie et sa sagesse
l’auraient ailleurs engagé à garder.
M. le marquis de Courtivron se faisait un devoir d’envoyer exactement à l’Académie ses observations d’histoire naturelle, de physique, d’art vétérinaire.
Nous citerons ici plusieurs mémoires sur une épizootie qui fit en Bourgogne les plus grands ravages. Des bœufs, amenés d’Allemagne à la suite de l’armée, avaient répandu cette maladie dans nos provinces ; car il est rare que la guerre n’amène pas à sa suite quelque fléau de cette espèce, qu’elle ne répande pas quelque maladie contagieuse, quelque vice ignoré, quelque corruption nouvelle, comme si la nature avait voulu préparer au crime de la guerre une punition à laquelle les nations, même les plus constamment victorieuses, ne pourraient échapper. Ces mémoires de M. de Courtivron sont un des premiers ouvrages français où des questions importantes sur la manière dont les épizooties se répandent, les moyens de les arrêter, le peu de succès des remèdes connus, aient été traitées d’après