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Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 3.djvu/205

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ÉLOGE DE M. DE COURTIVRON.


perdre peu de temps après son mariage ; elle lui laissa un fils, M. le comte de Courtivron, aujourd’hui capitaine dans le corps des carabiniers. En 1759, il épousa mademoiselle de Fussey, qui lui a survécu, et lui a donné trois fils, dont deux chevaliers de Malte, et une fille chanoinesse du chapitre d’Alix. Il avait eu la consolation, avant sa mort, de marier deux de ses fils : l’un avec mademoiselle de Clermont-Tonnerre, petite-fille du maréchal de Tonnerre, son oncle ; l’autre avec mademoiselle Brisson.

Il fut attaqué d’une maladie vive vers la fin du mois de septembre 1785, et mourut le 4 octobre suivant.

Son absence habituelle ne m’avait point permis de le connaître assez pour présenter aux yeux de ses confrères, plus anciens que moi, le tableau des vertus qui lui ont mérité leur estime et leurs regrets. La main de l’amitié y a suppléé. Le portrait que je vais lire a été tracé par elle, et j’ai dû respecter son ouvrage.

« M. de Courtivron était bon avec discernement et sans faiblesse. Sans qu’il songeât à être imposant par ses manières, il était également impossible d’être familier avec lui, et de ne pas lui accorder une entière confiance.

« Il connaissait les devoirs de l’amitié, et les reniée plissait tous ; sensible aux moindres attentions, et ne les négligeant jamais, il n’en exigeait aucune.

« Sa conversation était toujours intéressante, très-souvent instructive ; il savait beaucoup, parlait bien et sans prétention de ce qu’il savait, jamais