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Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 3.djvu/207

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ÉLOGE DE M. DE PRASLIN.


froid et réservé, peut-être parce qu’il savait qu’il ne serait pas entendu : mais, pour attribuer son silence à ce motif, il fallait le deviner ; jamais il ne s’est permis une expression qui donnât lieu de l’en soupçonner.

« Il a eu ce mérite si rare d’avoir voulu être meilleur avec les années, et d’y avoir réussi. Il savait qu’on ne vieillit pas impunément, et il semblait se croire obligé de réparer ses pertes par les agréments de l’esprit, et surtout par la douceur de sa société. Les défauts qu’on avait pu observer en lui avaient cessé de frapper les yeux de ses amis, et l’âge ne lui en avait point donné de nouveaux.

« Comme il avait apprécié la vie, il l’a quittée sans trouble, peut-être sans regret, elle seul sentiment qu’il ait été possible d’apercevoir à travers le calme et le silence de ses derniers moments, a été la reconnaissance des soins qu’on lui rendait, et l’attention soutenue de ménager la sensibilité de ses amis et de sa famille. »

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ÉLOGE DE M. LE DUC DE PRASLIN.


César-Gabriel de Choiseul, duc de Praslin, pair de France, lieutenant général des armées du roi, chevalier de ses ordres, ministre d’État, président du conseil des finances, honoraire de l’Académie des sciences, naquit à Paris, le 15 août 1711, de Hubert