non-seulement on peut, dans cette théorie, se passer
du calcul différentiel, mais y employer même
avec plus d’avantage les méthodes de Descartes.
Aujourd’hui, ces disputes sur la supériorité d’une
méthode ou d’une autre ne nous paraissent plus
que futiles ; on sait que toutes les méthodes sont
également bonnes en elles-mêmes, et qu’il faut préférer,
dans chaque recherche, tantôt la plus simple
et la plus courte, tantôt celle qui est la plus générale
et la plus directe, suivant que l’on veut ou
résoudre des questions particulières, ou étendre et
perfectionner le système général d’une partie de la
science. Mais si on considère en lui-même l’ouvrage
de M. l’abbé de Gua, il est impossible de le lire sans
y reconnaître une tête forte, féconde en idées et en
ressources. On y trouve des théories simples et générales, présentées d’une manière nouvelle, presque
toujours étendues ou perfectionnées ; enfin, rendues
plus piquantes par des rapprochements singuliers
et inattendus. Telle est l’analogie des branches infinies
des courbes et de leurs points singuliers, analogie
que l’examen de leur équation fait découvrir
en détail, mais que M. l’abbé de Gua déduit d’une
seule proposition qui donne en même temps la
théorie générale de la projection des ombres. On a
reproché à ce livre quelques erreurs ; mais presque
aucun des ouvrages composés sur le même objet par
les hommes les plus célèbres, n’est exempt de ce
reproche ; et il est juste d’observer de plus, que ce
sont moins de véritables erreurs que de simples
distractions qui, dans le nombre souvent
très-
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ÉLOGE DE M. L’ABBÉ DE GUA.
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