pas même l’idée de trouver injuste que d’autres, qui
avaient moins de droits, vissent les grâces où ii
aurait pu prétendre s’accumuler sur leur tête ; l’envie
et la plainte étaient au-dessous de lui. Il avait
quelquefois exposé aux gens en place ses besoins et
ses titres avec franchise, mais sans jamais chercher
à émouvoir leur sensibilité sur son infortune. Enfin,
s’il a été un exemple du danger que courent les
savants, en se livrant à de vaines idées de richesses
et de projets politiques, il a mérité en même
temps d’être un modèle pour les hommes qui, nés
avec de l’élévation et du courage, ont à supporter
la pauvreté et l’abandon ; il souffrit avec résignation
et avec noblesse, qualités qu’il est rare de réunir,
parce que la résignation est difficile aux âmes fortes
et sensibles.
![Séparateur](http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/7/74/Sep4.svg/100px-Sep4.svg.png)
ÉLOGE DE M. LE MARQUIS DE PAULMY.
Marc-Antoine-René de Voyer d’Argenson, marquis de Paulmy, ministre d’État, de l’Académie française, honoraire de l’Académie des belles-lettres et de celle des sciences, naquit à Valenciennes, le 6 novembre 1722, de M. le marquis d’Argenson, alors intendant de Hainaut, et de Mlle Méliand.
M. le marquis de Paulmy portait un nom cher aux lettres et à la philosophie. Vers la fin du règne de Louis XIV, M. d’Argenson, lieutenant de police, eut plus d’une fois le courage de défendre les hommes