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Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 3.djvu/270

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ÉLOGE DE M. DE PAULMY.


pas même l’idée de trouver injuste que d’autres, qui avaient moins de droits, vissent les grâces où ii aurait pu prétendre s’accumuler sur leur tête ; l’envie et la plainte étaient au-dessous de lui. Il avait quelquefois exposé aux gens en place ses besoins et ses titres avec franchise, mais sans jamais chercher à émouvoir leur sensibilité sur son infortune. Enfin, s’il a été un exemple du danger que courent les savants, en se livrant à de vaines idées de richesses et de projets politiques, il a mérité en même temps d’être un modèle pour les hommes qui, nés avec de l’élévation et du courage, ont à supporter la pauvreté et l’abandon ; il souffrit avec résignation et avec noblesse, qualités qu’il est rare de réunir, parce que la résignation est difficile aux âmes fortes et sensibles.

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ÉLOGE DE M. LE MARQUIS DE PAULMY.


Marc-Antoine-René de Voyer d’Argenson, marquis de Paulmy, ministre d’État, de l’Académie française, honoraire de l’Académie des belles-lettres et de celle des sciences, naquit à Valenciennes, le 6 novembre 1722, de M. le marquis d’Argenson, alors intendant de Hainaut, et de Mlle Méliand.

M. le marquis de Paulmy portait un nom cher aux lettres et à la philosophie. Vers la fin du règne de Louis XIV, M. d’Argenson, lieutenant de police, eut plus d’une fois le courage de défendre les hommes