Aller au contenu

Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 3.djvu/281

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
269
ÉLOGE DE M. DE PAULMY.


qu’ils exigent, se rapprochent le plus dune occupation sérieuse. Pardonnons aux hommes d’État la frivolité de leurs amusements, pourvu qu’elle ne s’étende jamais ni sur leurs principes ni sur leur conduite.

Ce goût pour la littérature prit avec l’âge, dans M. de Paulmy, un caractère plus grave, et devint sa principale occupation et sa plus grande ressource. Il s’était préparé celle d’une bibliothèque immense, rassemblée en France et dans les pays étrangers. Non-seulement elle renfermait, dans tous les genres, ces livres rares, presque toujours inutiles, dont cependant quelques lignes peuvent, dans l’espace des siècles, servir à la preuve d’une vérité historique, ou que l’on conserve comme les témoins de quelque anecdote littéraire ; mais il y avait rassemblé, sur la littérature, sur l’histoire moderne, sur la géographie, sur la jurisprudence, une collection presque complète des ouvrages les plus importants, les plus recherchés. M. de Paulmy connaissait tous ses livres, les avait lus ou parcourus, en avait fait un catalogue raisonné où chacun était apprécié, où les faits bibliographiques étaient rapportés, où l’on voyait ce qu’on devait chercher dans chaque ouvrage, ce qu’on pouvait espérer d’y trouver. Il ne voulut pas que le fruit de ce travail fût pour lui seul, ou pour ceux qui seraient admis dans sa bibliothèque : il en publia les principaux résultats dans ses Mélanges tirés d'une grande bibliothèque. Les usages des Français dans tous les âges de la monarchie, la géographie, les généalogies, l’histoire de France, l’histoire littéraire, et en particulier celle