Aller au contenu

Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 3.djvu/284

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
272
ÉLOGE DE M. BOUVART.


cultivé, aurait pu y trouver une occupation, une société assortie à ses goûts ; niais quelques-unes de ses opinions s’éloignaient trop de l’esprit qui régnait dans ces compagnies ; il sentait que ces opinions l’empêchaient d’y obtenir les sentiments qu’il méritait, et il s’était privé avec regret du plaisir de vivre avec ses confrères. S’il n’avait cherché que l’honneur de paraître utile aux lettres, il aurait pu, comme tant d’autres protecteurs, sacrifier ses secrets au désir d’être loué. Mais s’il eut des préjugés, il les eut au moins avec franchise : il n’eût pu se résoudre à s’entendre louer d’un zèle pour la liberté, pour l’égalité littéraire qu’il était trop éloigné de sentir, et il fut toujours étranger à cette vanité avide et basse qui se nourrit même des éloges qu’elle ne voudrait pas mériter.

M. de Paulmy souffrit ses infirmités sans humeur, et vit approcher la mort sans crainte, conservant toujours sa tranquillité, sa présence d’esprit, sa bonté. Dans ses derniers moments, il s’occupait à discuter des objets importants à l’ordre public, avec M. le duc de Luxembourg son gendre, et ses dernières paroles exprimèrent les réflexions d’un homme d’État et les vœux d’un citoyen.

Séparateur


ÉLOGE DE M. BOUVART.


Le véritable éloge d’un médecin célèbre est la reconnaissance des malades qu’il a guéris, des infortu-