chaque maladie et pour chaque médecin, le rapport
du nombre des malades guéris, à celui des malades
qui ont succombé, l’époque où le traitement a commencé,
la méthode qui l’a dirigé, la suite des remèdes,
leurs effets immédiats, leur influence sur
l’état de la maladie. C’est donc, ou d’après l’opinion
publique que l’ignorance a pu égarer, ou d’après le
jugement des rivaux que la prévention a pu corrompre,
qu’on pourra seulement apprécier un médecin,
tant que la médecine pratique ne sera pas
devenue une science, ou plutôt un art dirigé par des
principes généraux et constants, et ce moment est
peut-être encore bien éloigné. Plus les faits sur lesquels une science est fondée sont simples, plus ses
progrès sont rapides et sûrs, et plus son origine remonte
à une époque reculée. On sait que l’astronomie
a été créée la première de toutes, et il est vraisemblable que la médecine le sera la dernière. Ainsi,
nous n’entreprendrons pas ici de faire l’éloge des
talents de M. Bouvart, puisque nous ne pouvons les
juger ; nous nous bornerons à donner le précis très-court
de la vie, et à tracer les principaux traits du
caractère d’un homme qu’une longue célébrité et
des services multipliés ont rendu digne d’exciter à
la fois l’intérêt et la curiosité.
Michel-Philippe Bouvart, docteur-régent de la faculté de Paris, associé-vétéran de l’Académie des sciences, naquit à Chartres, le 11 janvier 1711, de Claude Bouvart et de Geneviève-Gabrielle le Beau.
Sa famille exerçait à Chartres la médecine depuis plusieurs siècles : sous le règne de Louis XIII, elle