le temps de la gestation dans différentes espèces
d’animaux, observations dans lesquelles on aurait
en égard à l’âge et à la constitution des individus, au
régime différent auquel on les aurait assujettis. Les
conséquences qu’on en eut tirées pour l’espèce humaine
n’auraient été fondées que sur l’analogie, et
dès lors elles auraient perdu sans doute une partie
de leur force ; mais on aurait été encore bien moins
exposé à l’erreur, qu’en se servant d’observations
directes, sur lesquelles il resterait toujours un nuage,
vu l’incertitude de l’instant de la conception, et
celle des signes de la grossesse. D’ailleurs, dans l’espèce humaine, tout événement extraordinaire en ce
genre est toujours suspect, puisqu’au milieu des
circonstances les plus propres à faire naître la confiance, à écarter toute idée d’infidélité, de mensonge, il peut exister des motifs secrets de tromper, qu’il est impossible à l’observateur de soupçonner. Sans
parler même des grands intérêts, assez puissants
pour y forcer en quelque sorte, l’expérience n’a-t-elle
pas prouvé que celui d’être le sujet d’un événement
extraordinaire, de devenir l’objet de la curiosité
publique, a suffi plus d’une fois pour déterminer
des âmes faibles à une longue suite de mensonges
et de fourberies.
Ces observations sur les animaux n’existaient pas encore, on ne pouvait attendre le résultat de celles qu’il aurait fallu tenter ; ainsi, M. Bouvart et ses adversaires furent obligés de s’appuyer sur l’autorité des auteurs qui avaient traité ces questions. En discutant les faits de naissances tardives qu’ils ont