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Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 3.djvu/307

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ÉLOGE DE M. DE LASSONE.


il n’a voulu dire le titre de cette pièce, qui cependant avait été jouée avec succès sous un autre nom, et était restée au théâtre. Ce travail si étranger à ses études et ce sacrifice étaient l’un et l’autre une preuve de la facilité, de la flexibilité qui depuis lui permirent d’acquérir dans plusieurs genres de sciences une juste célébrité. S’il n’eut pas cette force de tète qui, par des combinaisons profondes, conduit à des vérités nouvelles, il eut cette heureuse sagacité qui éclaire et qui perfectionne, s’empare de ce que les premiers inventeurs ont laissé échapper, et qui, unie à un esprit juste, marche d’un pas égal mais sûr, avance toujours et ne s’égare jamais.

M. de Lassone parut d’abord se livrer presque exclusivement à l’anatomie.

Ses principaux ouvrages ont pour objet la structure intime des os, de la tunique, des artères et de la rate.

Il montra que le tissu des os est entièrement fibreux ; que c’est dans chaque fibre même et non entre leurs mailles, entre les divers réseaux formés par elles, que la matière terreuse se dépose.

Il fit voir qu’une des membranes des artères jouit d’une force musculaire qui lui est propre, et qui contribue avec celle du cœur à entretenir la circulation.

Ruisch regardait la rate comme entièrement vasculaire. Malpighi y avait observé une substance pulpeuse et des cellules membraneuses ; et les anatomistes étaient partagés entre deux observateurs célèbres par leur exactitude, qui savaient bien voir