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Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 3.djvu/309

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ÉLOGE DE M. DE LASSONE.


un crime involontaire, ne permit plus à M. de Lassone de se livrer à des travaux que depuis il ne pouvait envisager sans effroi. L’histoire naturelle prit la place de l’anatomie, et les connaissances qu’il avait déjà le trouvèrent prêt à suivre cette nouvelle carrière.

Nous ne citerons ici que son travail sur les grès cristallisés de Fontainebleau. M. de Lassone ne se borne pas à décrire ces cristallisations que M. Bezout avait observées le premier, il cherche à montrer comment elles ont pu se former. En général, les molécules des cristaux échappent à nos sens : c’est au sein d’un fluide qu’ils se forment, soit que leur substance y soit dissoute comme dans les sels, soit qu’elle-même soit réduite en liqueur, comme dans la cristallisation de l’eau ou des métaux parle refroidissement. Dans les cristaux de grès, les molécules sont sensibles ; mais ce n’est pas, comme on pourrait le croire au premier coup d’œil, une exception à la règle générale. M. de Lassone prouve qu’ils sont de véritables cristaux spathiques calcaires, qui dans leur formation ont enveloppé une grande quantité de particules quartzeuses. Des deux substances qui composent ce grès, celle dont les parties étaient dans l’état élémentaire au moment de la réunion, est la seule qui ait pris une forme régulière, et cette forme-là même qu’elle aurait affectée, si elle avait été pure et séparée des particules plus grossières qu’elle a entraînées. La chimie, si étroitement liée à l’histoire naturelle, devint enfin l’occupation chérie de M. de Lassone. Ses nombreux mémoires of-