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Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 3.djvu/429

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ÉLOGE DE FRANKLIN.


qui, en la pratiquant, suivaient une autre croyance, ou n’en professaient aucune.

Il n’a laissé aucun grand ouvrage. Ses découvertes sur l’électricité, qui lui assurent une éternelle renommée, sont renfermées dans quelques lettres écrites à ses amis. Ses autres travaux sur la physique sont également répandus dans des lettres ; on y trouve toujours des vues ingénieuses et fines, plus de cette sagacité qui pénètre les objets et en saisit les rapports, que de cette force de tête qui les combine et les approfondit.

L’application des sciences aux usages de la vie, à l’économie domestique, était souvent le sujet de ses recherches ; il y trouvait le plaisir de prouver que, même dans les choses les plus communes, la routine et l’ignorance sont de mauvais guides, et que nous sommes bien loin d’avoir épuisé ce que la nature prépare de ressources à ceux qui savent l’interroger [1].

Il n’a écrit sur la politique que des ouvrages commandés par les circonstances. On voit qu’il cherche toujours à ramener les questions aux éléments les plus simples, à les présenter de manière

  1. Il s’est occupé longtemps, et à plusieurs reprises, des moyens de perfectionner les cheminées, de concilier l’économie du combustible, l’intensité, l’égalité de la chaleur et le renouvellement de l’air dans les endroits échauffés. Plusieurs années avant sa célébrité et le temps où il a commencé à jouir d’une fortune indépendante, on lui proposa un privilège pour un poêle qu’il avait imaginé ; il le refusa : J’ai profité des inventions des autres, répondit-il, n’est-il pas juste qu’ils profitent des miennes ?