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Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 3.djvu/437

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ÉLOGE DE CAMPER.


Camper à celle de l’anatomie et de la médecine, où il eut pour maîtres Albinus et Gaubius. Le dessin, trop négligé dans l’éducation ordinaire, ou dirigé vers un but frivole, devrait faire partie de celle de tous les jeunes gens qu’on destine aux sciences physiques. C’est le seul moyen de conserver pour soi-même une idée exacte de ce qu’on a observé, et de le montrer aux autres précisément comme on l’a vu. Rarement les yeux d’un artiste aperçoivent les mêmes choses que ceux de l’observateur éclairé par l’étude et par l’expérience. L’habitude de dessiner les objets accoutume en même temps à les mieux voir, à conserver dans la mémoire leurs formes avec plus d’exactitude. L’indépendance d’un talent étranger serait seule un grand avantage ; elle épargne le temps, la dépense ; elle empêche de laisser quelquefois échapper des occasions précieuses, qui ne se retrouvent plus.

L’étude des mathématiques ne fut pas moins utile à Camper. Ceux à qui elles sont absolument étrangères, ou qui ont oublié ce qu’ils en ont appris dans leur jeunesse, faute de s’être rendues propres, par un usage répété, les connaissances qu’ils ont acquises, sont souvent arrêtés au milieu des occupations qui paraissent les plus étrangères à ces sciences, par l’impossibilité de faire un calcul très-simple, de résoudre un problème élémentaire.

Plus Camper avait trouvé à Leyde d’instructions solides et profondes, plus il sentit l’utilité des connaissances qu’il pouvait acquérir dans les pays de l’Europe où les sciences médicales sont cultivées