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Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 3.djvu/442

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ÉLOGE DE CAMPER.


tinuât de nourrir des lions et des panthères, et que les bêtes féroces n’en disparaîtraient pas avec la tyrannie ?

Quoique Camper eût formé le plan de plusieurs grands ouvrages, la facilité avec laquelle il cédait tantôt à l’attrait de résoudre les questions proposées par les académies, attrait que de nombreux succès avaient fortifié, tantôt au désir de traiter des sujets singuliers ou d’une application prochaine, l’a empêché de les terminer, et il ne nous a presque laissé que des dispositions isolées, mais dans lesquelles on trouve une foule de remarques ingénieuses et utiles. C’est ainsi qu’il a prouvé que le singe, dont les anciens ont donné des descriptions anatomiques, était de l’espèce du orang-outang, puisque cette espèce est la seule où le larynx est accompagné d’une double poche, dont chaque division y communique par une ouverture séparée. Il a observé que la courbure de l’urètre est plus forte dans les enfants que dans les adultes, observation dont l’importance dans la pratique a été bientôt saisie par les artistes habiles. Ses mémoires sur l’opération de la taille, sur celle de la symphyse, sur l’inoculation, ont répandu sur ces objets importants de nouvelles lumières.

Il forma une société de médecins pour s’opposer aux progrès d’une épizootie contagieuse, qui, après avoir, dans sa première invasion, dépeuplé la Hollande des animaux qui sont une partie si importante de ses richesses, s’y était sourdement perpétuée, et menaçait sans cesse de nouveaux ravages. Cette société essaya d’y opposer l’inoculation ; mais si les