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Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 3.djvu/458

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ÉLOGE DE FOURCROY.

le Traité du cœur, de Sénac, sont presque en entier de lui. Le Traité des pêches, de Duhamel, renferme un grand nombre de remarques, de descriptions que son séjour sur les côtes le mettait à portée de faire. Ses expériences, ses observations sur les bois font partie du Traité des forêts. Il a enrichi d’un grand nombre de faits et de réflexions l’ouvrage de M. de la Lande sur les marées.

Parmi les mémoires qu’il a donnés séparément, nous n’en citerons qu’un seul, celui dans lequel il examine comment on peut juger de la hauteur où s’élèvent certains oiseaux de passage, en connaissant celle du point où ils cessent d’être visibles. Il montre, par une suite d’observations, qu’il ne faut pas juger de l’élévation de ce point par le seul diamètre de l’oiseau ; que celui qui est isolé disparaît bien plus tôt qu’une file d’oiseaux de la même grandeur ; qu’ainsi, ce n’est pas du diamètre seul, mais de la surface de l’objet, que ce n’est pas de l’angle sous lequel on voit une de ses dimensions, mais de l’étendue de l’image tracée dans l’œil, que dépend la force de l’impression qu’il fait sur l’organe, et la distance où elle cesse d’être sensible.

Une place d’associé libre de l’Académie fut la récompense du zèle de Fourcroy pour les sciences, et il obtint d’avoir pour confrères ceux dont il avait été constamment le coopérateur et l’ami.

Fourcroy avait été successivement employé à Calais, en Corse, en Roussillon ; partout il avait servi avec application, avec activité ; partout il avait mérité l’estime et l’amitié de ses égaux, la vénération