fession ouverte que la famille de l’Hôpital faisait du calvinisme semblait rendre cette accusation vraisemblable ; les calvinistes eux-mêmes y donnaient une nouvelle force : leur fanatisme ne leur permettait pas de supposer qu’un catholique pût ne pas les haïr ; et ils croyaient que, pour les plaindre, il fallait partager leurs opinions. Ainsi, tout le fruit que
le chancelier retira de son humanité et de sa raison,
fut d’être regardé comme un transfuge par un des
partis, et comme un hypocrite par l’autre.
Mais qui soupçonnera l’Hôpital d’hypocrisie ? Pourquoi celui qui sacrifia sa place à son devoir ne l’aurait-il pas sacrifiée à sa conscience ?
D’ailleurs, l’Hôpital donnait des preuves de son attachement à la religion catholique, par son zèle même à réprimer l’ambition et les emportements de ses ministres, par ses efforts pour ramener dans le clergé la science et les mœurs : il savait que la corruption du clergé avait fourni aux novateurs leurs plus puissantes armes ; il voulait leur enlever des objections d’autant plus fortes, qu’elles étaient précisément celles que le peuple pouvait entendre, et les seules dont, il pût être frappé [1].
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L’Hôpital établit, dans chaque diocèse, un théologal, chargé d’y enseigner la doctrine de l’Église, dégagée de ces fables sous lesquelles on l’avait trop souvent montrée au peuple, et dont le ridicule, objet éternel des plaisanteries des réformés, faisait en
France plus d’apostats que leurs arguments.
Innocent III avait institué les théologales plusieurs siècles auparavant ; mais le canon du quatrième concile de Latran sur ce sujet, quoique renouvelé dans plusieurs autres conciles, n’avait