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Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 3.djvu/558

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ÉLOGE DE L'HÔPITAL.


publique, et vinssent lui apprendre celles qu’il devait réformer. Malheureusement, on n’a pas même besoin de dire qu’un tel projet ne fut point exécuté. C’était peu de rappeler aux magistrats leurs devoirs et la sainteté de leurs fonctions. La sûreté publique exigeait que les juges coupables de prévarication, de faiblesse, d’ignorance (car l’ignorance d’un devoir qu’on s’est imposé volontairement est un crime), eussent eux-mêmes des juges, et fussent soumis à des peines. Le chancelier savait trop bien que l’impunité des ministres des lois est une source de tyrannie, et que l’abus des formes de la justice est encore plus scandaleux et plus funeste que l’abus de la force.


Lois de justice.


De la réforme de la magistrature, l’Hôpital aurait voulu passer à celle de la jurisprudence ; mais, ne pouvant attaquer le principe des maux de l’État, il chercha du moins à les pallier, à en suspendre les progrès. Il crut que si une réforme générale, mais alors impossible, pouvait seule sauver l’État, des lois particulières, opposées à chaque abus particulier, pouvaient du moins être utiles.

Il simplifia plusieurs formes de procédures.

Il concilia, dans l’exercice de la juridiction prévôtale, la nécessité d’avoir dans ces temps malheureux une justice prompte, avec le droit des citoyens de n’être jugés que par leurs juges naturels.

L’avidité des secrétaires des magistrats fut répri-