jansénistes leur ordonnait de mettre au jour les scandales des jésuites, la charité leur prescrivait d’étendre un voile sur ceux des autres ordres.
La fureur des jésuites éclata de toutes les manières dont peut éclater la fureur d’une société de moines.
Pascal fut accablé d’injures grossières, auxquelles il répondait par d’excellentes plaisanteries. On rendit aux jansénistes leurs calomnies, et même avec usure.
L’auteur des Provinciales fut accusé d’hérésie, d’impiété, de sédition ; il était peut-être hérétique, mais il n’était ni impie ni séditieux ; et ces accusations, qui pouvaient compromettre sa sûreté, firent dire que les jésuites suivaient, dans la pratique, les maximes de leurs casuistes ; enfin, ils portèrent l’aveuglement jusqu’à faire un crime à l’auteur des Provinciales, de ce qu’il avait révélé dans ses lettres, des opinions que l’utilité publique devait ensevelir dans le silence : mais si le livre où Pascal ne parlait de ces opinions que pour les combattre et les rendre ridicules, était encore dangereux, combien donc n’étaient pas coupables ces auteurs contre qui Pascal s’était élevé, et qui avaient sérieusement soutenu ces mêmes opinions ? C’est cependant sur ce prétexte que les jésuites sollicitèrent la condamnation des Provinciales à Rome, et dans ceux des tribunaux de France où ils croyaient avoir du crédit. Enfin, ces lettres furent condamnées par l’inquisition de Rome, par le parlement d’Aix et le conseil d’État. Un siècle après, Rome a détruit les jésuites ; le parle-