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Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 3.djvu/622

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ÉLOGE DE PASCAL.


truire, même sur les objets de leurs occupations.

Roberval et Descartes avaient déjà fort avancé la théorie de la cycloïde, celle de toutes les courbes, après les sections coniques, sur laquelle les géomètres avaient le plus travaillé, et celle, sans exception, qui leur a fourni le plus de vérités curieuses ou utiles. On sait que la cycloïde est égale à quatre fois le diamètre de son cercle générateur, et que son aire est triple de celle du même cercle ; que tous les solides, et toutes les surfaces courbes, que produit la cycloïde, les centres de gravité de ses arcs, de son aire, des solides qu’elle engendre, et de leurs surfaces, sont déterminés en supposant la quadrature du cercle ; on sait que la développée de la cycloïde est une cycloïde égale, et que cette courbe enfin réunit les deux propriétés, d’être la courbe de la plus vite descente, et celle où les oscillations sont isochrones.

Pascal avait écrit d’abord un petit ouvrage latin, intitulé : Historia trochoïdes : c’est un factum pour Roberval, contre Toricelli et Descartes, plutôt qu’une histoire.

Roberval avait été l’ami de Pascal le père, et son fils était très-capable de prévention ; il avait à la fois un esprit vif et une âme simple ; il crut Roberval sur le compte de Toricelli, comme il avait cru les Solitaires de Port-Royal sur les jésuites. Il serait à désirer qu’on pût excuser aussi facilement la conduite de Pascal dans les démêlés avec Wallis et le jésuite Laloubère. Pascal s’était engagé à donner cent pistoles à chaque géomètre qui résoudrait,