avant le 1er octobre 1657, les problèmes proposés
sous le nom de Détouville. Wallis les résolut avant
ce terme : un certificat d’un notaire d’Oxford le
prouvait, et Pascal avait même reçu cette solution
avant le jour prescrit. Mais Détouville exigeait, dans
son programme, que la solution fût remise à un
notaire de Paris, ou à M. de Carcavi, dépositaire
des cent pistoles ; et c’est uniquement sur le défaut
de cette formalité que le prix fut refusé à Wallis.
Laloubère, dont la solution avait été trop tardive,
ne pouvait prétendre au prix ; mais il avait résolu
les problèmes proposés ; Pascal ne voulut pas en
convenir.
Nous avons dit que son projet, en publiant ces problèmes, était de gagner de l’autorité auprès de ce qu’on appelait alors esprits forts [1]. Sans doute il crut que, pour l’intérêt de la bonne cause, il ne fallait pas qu’un jésuite partageât sa gloire. Quelques fautes de copiste, que Laloubère avait laissées dans le manuscrit envoyé à Pascal, furent le prétexte de cette injustice. Pascal, dans les écrits qu’il publia à
- ↑ C’est le nom que, dans le siècle dernier, on donnait à ceux qui ne croyaient pas la religion chrétienne, comme si c’était là une preuve de force d’esprit. Ce mot devenu de mauvais goût, les noms de libertins, d’incrédules, de matérialistes, de déistes, d’athées, ont passé rapidement, et on s’est arrêté à celui de philosophes, ou d’encyclopédistes, dont l’un signifie ami de la vérité, et l’autre coopérateur de l’Encyclopédie ; ces mots dureront plus longtemps, parce que, les rendant ainsi synonymes d’incrédules, on peut espérer de trouver le moyen de nuire aux véritables philosophes, et aux savants célèbres qui ont travaillé à l’Encyclopédie.