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Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 3.djvu/73

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ÉLOGE DE M. D’ALEMBERT.


considéra que l’effet qui peut être produit par l’action combinée de la lune et du soleil sur le fluide dont la terre est enveloppée ; il examina quelle figure l’atmosphère doit prendre à chaque instant, en vertu de cette action, la force et la direction des courants qui en résultent, et les changements que doit produire, sur leur direction et sur leur vitesse, la forme des grandes vallées qui sillonnent la surface du globe.

Les changements de température, produits dans l’atmosphère par la présence du soleil, sont une autre cause générale, régulière, et susceptible d’être mesurée : M. D’Alembert se borne à en remarquer l’existence ; il aurait fallu, pour la calculer, adopter quelque hypothèse sur les lois de la dilatation de l’air, sur l’intensité de l’action de la chaleur du soleil aux différentes hauteurs, et pour des couches d’air plus ou moins denses ; ses recherches n’eussent servi qu’à donner une preuve de plus de son génie pour l’analyse, mais sans conduire à aucun résultat réel ; il n’eût travaillé que pour la gloire, et il voulait réserver ses forces pour des ouvrages utiles aux progrès des sciences.

Il lui restait encore à donner un moyen d’appliquer son principe au mouvement d’un corps fini, d’une figure donnée ; et, en 1749, il résolut le problème de la précession des équinoxes. L’axe de la terre ne répond point toujours au même lieu du ciel, mais il se dirige successivement vers tous les points d’un cercle parallèle au plan de l’orbite terrestre ; et par une suite de ce mouvement, les équinoxes et les solstices répondent, dans la même