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Vie de M. Turgot

Iioiiiiiies, et, lorsque ces faiblesses et ces vices étaient joints à des qualités estimables ou à des vertus réelles, il croyait que ces vertus appartenaient à l’homme même, et que le reste ne lui était qu’étrangler.

Le véritable intérêt des peuples est donc d’être assujettis à une législation qui, respectant tous les droits des hommes, soit uniquement occupée de les en faire jouir, et qui, fidèle aux principes d’une raison éclairée, ail clieicbé les moyens les plus sûrs et les plus simples de parvenir à ce but.

Quelle que soit la constitution à laquelle le peuple est soumis, un commerce libre, une industrie sans entraves, un impôt levé directement sur les terres, des lois civiles simples, des lois criminelles humaines et justes, qui, toutes fondées sur la natuie de l’homme et des sociétés, et déduites de ces principes par la raison, doivent être partout les mêmes ; voilà ce qui partout fera le bien du peuple, ce qui partout peut faire naître le bonheur et les vertus.

Si l’on s’est écarté de ces principes, l’intérêt du peuple est encore qu’on s’en rapproche, quels que soient son gouvernement, ses mœurs, sa religion, ses usages, ses opinions. C’est donc à établir quelles doivent être ces lois, à trouver les moyens de les rendre aussi simples, aussi parfaites, qu’on peut l’espérer, que doivent s’exercer les écrivains politiques, et non à chercher quelles lois conviennent à un degré de latitude plutôt qu’à un autre, quelles institutions sont plus propresà exalter certaines passions, a favoriser les intérêts de quelques classes, à soute-