Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 7.djvu/262

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

fait que rédiger ou perfectionner. Cette méthode, qui ne serait peut-être dans les sciences mathématiques qu’une exagération du principe de se conformer dans l’enseignement à la marche naturelle de l’esprit, et qui n’y servirait qu’à retarder les progrès des élèves est nécessaire dans l’enseignement de la morale, parce que les idées ne s’y forment ni par la vue d’objets sensibles, ni par des combinaisons précises d’idées abstraites, mais (du moins pour ces notions premières) par la réflexion de chaque individu sur son sentiment intérieur.

On continuera de donner des connaissances d’histoire naturelle, dirigées vers le même but, et on tâchera d’en épuiser la partie purement descriptive. On exercera les élèves dans l’arithmétique, non plus seulement en leur faisant appliquer les règles à des exemples donnés, mais en leur proposant de petites questions qu’ils puissent résoudre eux-mêmes, et qui soient susceptibles de se réduire, d’abord à l’application d’une seule des règles, puis à celle de plusieurs à la fois.

Des notions de géométrie, on s’élèvera aux éléments de l’arpentage, qu’on développera suffisamment pour mettre en état d’arpenter un terrain, non par la méthode la plus commode et avec les simplifications usitées dans la pratique, mais par une méthode générale dont on puisse difficilement oublier les principes ; en sorte que le défaut d’usage n’empêche pas de pouvoir l’employer lorsqu’on en aura besoin. Les enfants seraient exercés à pratiquer sur le terrain ; ils le seraient également à faire les