Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 7.djvu/300

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de travaux qu’un individu peut former, il en est peu qui ne soient terminés dans ce temps, ou assez avancés pour que la crainte d’être obligé de les abandonner ne décourage pas celui qui les entreprendra. En même temps, cette durée n’excède pas celle pendant laquelle un homme qui n’est ni trop âgé, ni trop jeune, peut espérer de conserver la même force, la même capacité et les mêmes goûts. Enfin, on peut, sans s’exposer à de trop grandes dépenses, assurer au bout de cet espace, à ceux qui seraient dévoués à une profession et livrés aux études préliminaires qu’elle exige, une récompense suffisante pour les dédommager du sacrifice qu’ils auraient fait de tout autre moyen de fortune. Telle est la seule perpétuité qui convienne à des êtres mortels, faibles et changeants. Une circulation rapide dans toutes les places, une perfection qui dégénère en hérédité, sont également des moyens sûrs qu’elles soient mal remplies, et presque toujours réellement exercées par un héritier ou par un subalterne.

Moyens de récompenser les maîtres.

La récompense destinée aux maîtres ne doit pas se borner à l’individu, elle doit s’étendre sur sa famille ; ainsi, on établirait, par exemple, qu’une somme égale au tiers des appointements serait censée mise en réserve pour former la retraite des maîtres, et accumulée au taux d’intérêt de quatre pour cent. La moitié de cette somme servirait à leur donner une pension viagère ; la seconde, à former