Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 7.djvu/353

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Le besoin, une activité peu commune, ou la nécessité de presser certains ouvrages, pourront à peine forcer quelques hommes à travailler pendant que les autres se reposent, et les retenir dans leurs ateliers, lorsqu’ils entendent autour d’eux les accents du plaisir et de la gaieté. Destinons donc une partie de ces jours à des occupations instructives ; car les affaires n’occuperont que le plus petit nombre un jour entier de divertissements finirait par l’ennui ; l’ennui conduit à des habitudes dangereuses pour l’économie, pour la santé ou pour la morale ; et c’est rendre à la société un véritable service, que d’offrir librement aux hommes sages un moyen d’employer, d’une manière utile, le jour enlevé à leurs travaux ordinaires.

Dans ces leçons, on présenterait une exposition raisonnée des dispositions principales de la constitution et des lois, pour en instruire ceux des enfants qui ne les connaissent pas encore, et les rappeler aux autres. On leur exposerait en même temps les nouvelles lois qui seraient portées, les motifs donnés à ces lois. On leur développerait ce qui, dans les objets d’instruction dont on vient de tracer le plan, peut être mis à leur portée, ce que le temps leur permettrait d’apprendre. Comme enfin les enfants sont sortis des écoles dans un temps où on n’avait pu compléter pour eux l’enseignement de la morale, on achèverait alors cette instruction, et ce serait un moyen de la rappeler et à la jeunesse et aux hommes faits.

Ne craignons pas l’ennui de ces leçons. Que l’ins-