Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 7.djvu/367

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pourraient lutter avec la nôtre par le nombre des hommes qui les parlent, par l’étendue des pays où elles sont d’un usage commun, par le mérite et la multiplicité des livres déjà publiés dans ces langues, ou que chaque année voit paraître ; enfin, par le rôle imposant que ces nations jouent dans l’Europe. C’est la langue allemande et la langue anglaise ; mais leur usage est moins répandu chez les nations étrangères que celui du français ; et cette seule raison, quand même elles imiteraient le projet que nous indiquons ici, suffirait pour faire irrévocablement pencher la balance en notre faveur.


Facilité de composer les divers ouvrages nécessaires à l’instruction.


Dans ces mémoires, j’ai souvent parlé de livres élémentaires destinés aux enfants ou aux hommes, d’ouvrages faits pour servir de guide aux maîtres chargés d’enseigner ces premiers éléments, de tableaux composés d’après différentes vues d’instruction. Peut-être n’est-il pas inutile d’avertir ici que j’avais formé le projet de ces ouvrages et préparé les moyens nécessaires pour les exécuter ; qu’ainsi je n’ai proposé aucune idée sans m’être assuré qu’il était possible et même facile de la réaliser. L’espérance de contribuer à faciliter les progrès de la raison, à en répandre plus promptement, plus également les principes dans les générations qui doivent nous remplacer, de les préparer, en s’emparant de leurs premiers instants, à recevoir ou à découvrir