Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 7.djvu/373

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de sociétés qui embrasserait toutes les sciences et tous les arts.

Ces guides n’égareront que bien rarement tant que ces sociétés renfermeront l’élite des hommes éclairés ; et si elles cessaient de la renfermer, elles perdraient leur autorité avant qu’elle pût devenir dangereuse. Quand bien même la puissance publique égarée voudrait la maintenir, ses efforts seraient inutiles. Dès l’instant où les querelles du jansénisme ont appris que la Sorbonne n’était plus l’élite des théologiens, ni la puissance royale, ni la protection du clergé n’ont pu lui conserver d’autorité parmi les amateurs en théologie. Les universités ont perdu la leur au moment où les académies ont offert au public un foyer de lumières plus brillant et plus pur.

La ligue qui semble s’être formée contre elles est celle des hommes qui, aspirant à dominer l’opinion pour gouverner les hommes ou pour usurper la gloire, voudraient anéantir une barrière qui s’oppose à leurs projets : elles seront donc utiles jusqu’au moment, encore très éloigné, où il deviendra impossible d’égarer l’opinion, en même temps qu’elles contribueront à en accélérer l’époque. Ce n’est pas un instrument dont on propose ici à la puissance publique de s’emparer pour augmenter sa force, mais c’est plutôt une censure utile qu’il est de son devoir d’établir contre elle-même.


Les spectacles, les fêtes doivent être des moyens indirects d’instruction.


Nous n’avons parlé jusqu’ici que des moyens di-