Aller au contenu

Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 9.djvu/109

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
LETTRES
D’UN
CITOYEN DES ÉTATS-UNIS,
À UN FRANÇAIS,
SUR LES AFFAIRES PRÉSENTES.

Vous êtes étonné, Monsieur, que le citoyen d’une république voie avec indifférence cet amour de la liberté qui semble animer tous vos compatriotes ; vous l’êtes davantage encore de me voir pencher vers ce que vous appelez le parti du gouvernement. Vous êtes donc indifférent, me dites-vous, à la liberté des autres hommes. Non, Monsieur ; je me garderai bien de dire avec un de vos poètes ; La liberté n’est rien si tout le monde est libre. Je crois, au contraire, que plus il existe de peuples libres, plus la liberté de chacun d’eux est assurée. Je crois même que tant qu’il existera sur le globe une grande nation esclave, ni la cause du genre humain ne sera décidée, ni ses chaînes brisées sans retour.

Si mes sentiments vous paraissent aujourd’hui dif-