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des états-unis, etc.

on peut combattre leur opinion et les détromper. Embrasser une opinion contraire ; exiger, pour réformer un abus, que les vices de la constitution aient été réformés, ce serait dans tous les pays de la terre, sans exception, éterniser l’anarchie, les divisions intérieures et la durée de tous les abus. J’ai entendu soutenir que les chefs de vos troupes auraient dû résister aux ordres qui leur prescrivaient de maintenir la tranquillité publique, d’opposer la force à la violence populaire, sous prétexte que ces ordres avaient pour but l’exécution d’une législation vicieuse. On ne prenait point garde que ce principe, qui, en dernier ressort, rendrait les soldats juges de la législation, établirait le despotisme le plus cruel de tous, le despotisme d’une armée ; qu’enfin, c’était attaquer le principe de la subordination et de la discipline militaire, l’une des principales causes de cette tranquillité, de cette modération dans l’exercice du pouvoir, qui distingue les monarchies européennes des empires asiatiques.

Je pourrais donc, sans me contredire, ne pas approuver une partie des nouveaux édits ; et si les réflexions d’un étranger sur des questions particulières peuvent avoir quelque intérêt pour vous, j’en ferai l’objet d’une seconde lettre.


SECONDE LETTRE.

Vous voulez donc savoir mon opinion sur les lois