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Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 9.djvu/126

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lettres d’un citoyen

siste, il doit être obéi ; sans cela, les parlements seraient véritablement nos souverains, et nous ne les voulons point pour maîtres. L’enregistrement libre est nécessaire, disait un autre ; sans cela, nous serions sous le joug du despotisme. Nos cours jouissent de ce droit : quand les états généraux ne sont pas assemblés, elles sont des états généraux au petit pied. Ceux de Blois l’ont ainsi déclaré. Je demandais ce qu’avaient fait, d’ailleurs, ces états de Blois, et j’apprenais qu’ils avaient forcé Henri III à signer avec eux la sainte ligue, et à faire serment d’exterminer plusieurs millions de ses sujets ; qu’en un mot, ces représentants de la nation, choisis par la seule faction des Guise, ne s’étaient montrés que comme leurs esclaves. Vous n’y êtes pas (disait un homme

de qui la chevelure
Passait de Clodion la royale coiffure) :

le roi et les états ont encore besoin de notre enregistrement libre pour qu’une loi soit valide : nous sommes parties essentielles de la puissance législative. Il n’est pas encore bien décidé que les chambres des comptes et les cours des aides aient bien exactement le même droit ; mais il est prudent de laisser ce point en litige. Ce qui m’étonnait bien plus que ces disputes, c’était d’entendre donner le nom d’amis de la liberté, d’ennemis du despotisme, à ces partisans d’une aristocratie despotique, à ceux qui soutenaient l’une ou l’autre des deux dernières opinions.

Voilà donc trois systèmes bien distincts, et qu’il