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Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 9.djvu/133

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des états-unis, etc.

pour le rétablissement du calme, il peut tirer de ces assemblées provinciales, qu’il est si facile de rendre nationales par une élection de leurs membres, et de ces assemblées de département qui lient d’une manière si heureuse les citoyens avec leurs représentants. J’applaudirais à ceux qui lui montreraient ces assemblées ainsi élues par les citoyens, comme des corps dont le vœu, facile à réunir, quoique pris séparément dans chaque province, pourrait donner à une nouvelle forme d’états généraux une sanction vraiment légale, et la sanction non moins nécessaire de l’opinion publique. Mais je ne puis applaudir à une demande vague d’états généraux, sans paraître s’embarrasser ni de leur forme, ni de la bonté des résultats ; à la demande du rétablissement des tribunaux, sans insister sur la nécessité de les réformer, sur les périls dont leur constitution actuelle menace la liberté et la sûreté des citoyens ; à des réclamations contre la cour plénière, où l’on ne parle point du danger de réunir le droit d’enregistrer aux fonctions judiciaires ; à des protestations de provinces, où l’on établit des prérogatives plutôt que des franchises ; où l’on se sépare de la nation française au lieu de s’y réunir ; dans lesquelles l’on s’appuie moins sur le droit naturel, sur les intérêts des citoyens, que sur des chartres antiques qui, pour la plupart, renferment moins une reconnaissance des véritables droits de l’homme qu’une promesse de conserver des abus.

Il est facile sans doute de crier à la liberté ; mais c’est par la conduite et par les principes de ceux qui