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Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 9.djvu/140

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sentiments d’un républicain

des assemblées. Leur plan différait du sien à quelques égards ; on avait admis une distinction d’ordres ; on n’avait pas réuni en communautés les paroisses de campagne, trop faibles pour avoir une bonne administration municipale : mais par la forme même des assemblées, ces défauts pouvaient être facilement corrigés. La réunion de plusieurs paroisses en une seule communauté n’a eu besoin que d’être indiquée pour que le gouvernement se soit occupé des moyens de produire ce changement utile. La distinction d’ordre doit disparaître aussitôt que la nation, désignée chez vous par le nom de tiers état, en formera le désir, puisqu’il suffirait que les membres de cet ordre en fussent d’accord ; ils trouveraient aisément alors, dans la noblesse et dans le clergé, des hommes assez éclairés, ou assez généreux, pour se joindre à eux, et déterminer la pluralité de toutes les assemblées contre la distinction des ordres. Deux hommes des premières maisons du royaume en ont donné l’exemple à l’assemblée des notables, et ils auraient des imitateurs. Votre nation, bonne mais facile à égarer, fait le bien quand elle le voit. Vos corps l’ont infectée depuis longtemps de maximes aristocratiques, qu’ils honorent du nom de principes de liberté ; mais le jour où il sera permis aux véritables amis du peuple de se faire entendre, où ils n’auront plus à craindre la proscription à laquelle ces corps les ont dévoués, sera le jour de la justice, comme celui de la paix.

Malgré leurs défauts, vos assemblées provinciales avaient donc tous les avantages essentiels du plan de