Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 9.djvu/183

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dique dans lequel les droits seraient exposés, de la clarté plus ou moins grande du style ; mais on connaîtrait tout ce que ces différents citoyens regardent comme faisant partie des droits de l’homme, et ce serait le moyen le plus sûr de les connaître tous, non pas peut-être dans leur étendue réelle et absolue, mais dans l’étendue où l’état actuel des lumières permet de les porter.

Chaque rédacteur se bornerait à exposer les droits avec des motifs simples, exposés en peu de mots, comme on le voit dans la déclaration de Virginie. Mais, sur les droits qu’on peut regarder comme douteux, ils pourraient, dans des notes séparées, se livrer à des discussions plus étendues.

La difficulté de reconnaître tous les droits de l’homme, de les exposer avec clarté et méthode, n’est pas la seule que représente un ouvrage de ce genre ; il doit être fait de manière qu’en évitant la prolixité et les détails minutieux, chaque droit soit tellement exposé, que toute violation grave de ce droit soit évidente, susceptible d’une démonstration simple, et à la portée de tous les esprits.

Il faudrait encore avoir soin de séparer ce qui est la partie essentielle de chaque article, ce qui énonce le droit, des motifs qui le font regarder comme faisant partie des droits naturels de l’homme. Enfin, cette énonciation devrait être telle, qu’après avoir formé, par la comparaison de ces différentes esquisses, une liste complète de ce qu’on regarde comme faisant partie de ces droits, on pût faire délibérer une grande assemblée par oui ou non sur ceux