Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 9.djvu/444

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et par conséquent de se soumettre à des formes propres à en donner une assurance suffisante.

Or rien ne conduirait plus sûrement à de bons choix que des institutions dont l’effet serait de ne confier la nomination immédiate de ces Députés qu’à des hommes qui puissent juger de la capacité des concurrents.

Cependant il est impossible de se flatter d’en trouver de tels dans chaque village, un grand propriétaire (le Seigneur) un ou deux autres possesseurs de fiefs dans quelques-uns, et le Curé, sont presque les seuls qui aient reçu assez d’éducation pour avoir des lumières suffisantes ; l’état, la fortune, l’éducation, souvent des intérêts pécuniaires les séparent trop de la plupart des Électeurs, et ils sont en trop petit nombre pour qu’il y ait entre eux un véritable choix, et une juste espérance de pouvoir en faire un bon.

Il existe dans presque tous les cantons des cultivateurs assez instruits, mais ils ne sont pas assez communs pour que chaque village puisse en offrir même un seul. Au contraire en réunifiant plusieurs villages pour ne former qu’un seul corps, on aura l’avantage d’avoir plusieurs nobles, plusieurs curés et quelques cultivateurs instruits. Ils pourront être choisis par des Électeurs qui n’auront point de motif d’animosité et de complaisance, et qui entre un plus grand nombre de sujets pourront faire un véritable choix. Enfin on sera d’autant plus à portée d’en faire de bons, qu’ils devient facile de diminuer le nombre des Électeurs. On était obligé d’en donner