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Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 9.djvu/469

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sur ce qui à été fait, etc.

elles seules peuvent éclairer sur les moyens d’exécution.

VI. L’assemblée a détruit, par les arrêtés du 4 août, corrigés depuis, et revêtus de la sanction, une partie importante des abus qui pesaient sur le peuple.

Mais il lui reste à régler la manière de réaliser le bien qu’elle a promis, d’obliger le peuple à se contenter de ce qu’elle a fait pour lui, et à attendre paisiblement l’exécution régulière des décrets de la puissance législative.

Ce travail ne peut être remis à une autre session. Il faut placer dès ce moment une loi claire et précise, et des administrations populaires, chargées d’en suivre et d’en surveiller l’exécution, entre le peuple, qui pourrait abuser de sa force, et les propriétaires, qu’il serait également injuste, avilissant et impolitique de laisser dépouiller.

VII. Enfin, l’assemblée doit s’occuper de rétablir l’ordre et de faire cesser l’anarchie.

Quelles sont les causes de cette anarchie ?

1o C’est d’abord la fausse opinion que le peuple a prise de ses droits, en imaginant que la volonté tumultueuse des habitants d’une ville, d’un bourg, d’un village, et même d’un quartier, est une espèce de loi, et que la volonté du peuple, de quelque manière qu’elle se manifeste, a la même autorité qu’une volonté exprimée suivant une forme prescrite par une loi reconnue.

Cette cause d’anarchie ne peut cesser qu’en offrant au peuple une constitution qui lui assure ses véritables droits, et en lui persuadant qu’on lui laisse